samedi 26 octobre 2013

Un siècle avec Camus, Citations d'Albert Camus, Caroline Triaureau, Bertrand Dubois, Belize


Comment définir cet ouvrage ? C'est un livre qui, certes, ne s'adresse pas aux plus petits, tant il est chargé de poésie, et de philosophie.

Des petits morceaux de textes de Camus, au fil des époques, sont dispersés sur les pages, cotoyant d'étonnantes illustrations, entre découpages et textures, couleurs, et sentiment d'évasion. 

On tourne les pages avec émotion, comme face à une oeuvre d'art.

Comment définir autrement des morceaux de texte de toute splendeur et des planches qui ressemblent à des tableaux ?

Sur une page on évoque Alger, puis l'on rêve de la mer, "du pays sans murailles et sans portes, aux plages vierges, où le sable à la fraîcheur des lèvres et où le regard porte si loin qu'il fatigue..."

Et puis il nous raconte d'où il vient Monsieur Camus " Je me présente : Albert Camus, exilé. Pas tout à fait exilé, me direz-vous, à attendre le client dans ce bar... l'Alger-city... Un demi-exil en somme."

Et il évoque son passé : " J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais était heureux. Alors, j'ai tiré quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il n'y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur."

Le livre entrecroise des citations de ses oeuvres, de l'Etranger, au Rénégat, en passant par l'Ete a Alger, ou encore Noces à Tipasa...

Les citations sont agencées comme des perles sur un fil, et le ton est si juste qu'il en est bouleversant. 

On ne peut que s'émouvoir de la beauté des mots, de la finesse du style d'un grand monsieur, et de la force poétique qui se dégage des illustrations.

Camus nous bouscule, nous invite à réfléchir sur notre monde : " Ah l'espoir... Cet éternel espoir que nous entretenons, malgré nous, dans le plus grand secret de notre âme... Que pensez-vous de l'espoir ? Moi, j'ai cessé d'espérer. Mais détrompez-vous, je suis heureux. Espérer, c'est refuser d'accepter l'impossible conciliation de nos espoirs et du silence du monde. Je vous ai dis que j'aimais les silences. Celui ci m'a sauvé d'une déraisonnable souffrance."

Il évoque encore sa jeunesse, le monde, la mort, du sens de la vie, de la croyance en Dieu... et bien sûr de l'amour ! 

" Rien n'est plus vain que de mourir pour un amour. C'est vivre qu'il faudrait." (Le Désert)

Au final, le livre ressemble à un agencement de souvenirs, comme des papiers découpés, des pensées éparses, qui forment un long monologue, plein de surprises, de rencontres, d'images merveilleuses !

Un grand bravo, et beaucoup de respect pour les éditions Belize, qui ont eu l'idée, et le courage de publier ce petit bijou.

Si on adhère, à ne pas en douter, on le garde toute la vie.

Deux pages intérieures :




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